10 février 2011

écrire à qui utile, qu'il y en a, a faim



Bernard Collin
"Une quarantaine, une quatrecentaine de pages, un quatre millier, quatre millions, l'abondance est dedans, à chaque ligne de quoi nous parlons, que la poésie, qu'il y en a, qu'il la hay, vous n'avez pas changé et sur la syntaxe, qu'il n'y en a plus, qu'elle n'est pas nécessaire, et dit que non, vous croyez, et la hay, hayla, ce sont de vieilles légendes, vous avez pris la pastille, combien par jour, celui-là en dehors, ne trouve rien à lire, ne comprend pas ce qu'il lit, pourquoi cherchez-vous à rendre raisonnable ce qui ne l'est pas, parler plus net, écrit comme un cochon, on pense à un malade, un cochon fou, un cochon atteint de maladie mentale,, un cas de démence porcine, jusqu'à midi j'irai dans le réduit, l'entresol, la soupente, la petite chambre suspendue écrire, Margo demande pourquoi faire, il répond pour ne rien faire d'utile, qu'écrire ne sert à rien, et qu'il aura fait toute sa vie quelque chose qui n'a aucune utilité, et chaque fois la même idiote et mauvaise et fausse réponse, utile au moins à celui-là, et si à une personne utile écrire est justifié je demande, si c'est bon pour une personne, s'il en a besoin, si à un seul malade, boire à qui utile, à quoi, aurait besoin, vous priez debout comme les juifs. Après soupente on trouve souper, a faim, je vous souhaite d'avoir de l'appétit jusqu'au bout."

BERNARD COLLIN, Vingt-deux lignes cahier 100 (p. 9), {Les Petits matins} coll. les grands soirs ,,, grands matins nous :

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